Écouter sans surplomb, échanger entre pairs

Dans un Liban traversé par une crise économique et politique majeure, 22 participant·es aux profils variés (journalistes, artistes, avocat·es, activistes, membres d’ONG, personnes exilées…) se sont retrouvé·es à Beyrouth pour une semaine de travail collectif. SINGA était représenté par Maëlle Mezaber, Directrice Marketing chez SINGA Global, et Pascal Dubaele Directeur Général chez SINGA Lille.

Pensée comme un espace horizontal, cette learning expédition mêlait ateliers, visites de terrain, discussions informelles et partages d’expériences. L’enjeu : confronter les pratiques, les récits et les regards dans un cadre de confiance.

« Chacun·e est venu·e avec ses outils, ses questions, ses pratiques. Ce cadre nous a permis de voir comment d’autres inventent des réponses dans des contextes très différents du nôtre. » — Pascal Dubaele, Directeur Général SINGA Lille

Des récits au croisement du terrain et des pratiques

Les échanges ont porté à la fois sur les situations vécues par des personnes exilées, notamment au Liban, et sur la manière dont ces expériences sont racontées : dans les médias, les projets humanitaires, les institutions, les campagnes de communication… Comment éviter de parler “à la place de” ? Comment documenter sans simplifier ? Comment travailler avec les personnes concernées dès la conception d’un projet ou d’un récit ? 

À travers les discussions, une volonté commune s’est dégagée : repenser la manière dont les récits migratoires sont construits et diffusés, non plus comme une succession d’épreuves ou de chiffres, mais comme des trajectoires de vies, parfois complexes, et porteuses de savoirs et de richesses. C’est aussi le cœur de notre travail chez SINGA : remettre les récits entre les mains des personnes concernées, et porter un narratif plus juste et plus humain sur la migration.

« Dans un Liban traversé par une crise profonde, j’ai entendu des paroles courageuses, lucides et puissantes. Celles de personnes exilées sans statut légal, de femmes de mon âge, exploitées et piégées par le système de la Kafala, de Palestinien·ne·s dont la parole est muselée… Des récits qui rappellent une chose simple : les mots ont du pouvoir. Ils peuvent rendre visible ou effacer. Relier ou exclure. Dominer ou émanciper. »  —  Maëlle Mezaber, Directrice Marketing SINGA Global

Des réalités complexes et des pistes communes

Avec environ 1,5 million de personnes réfugiées syriennes et près de 500 000 réfugié·es palestinien·nes, le Liban détient l’un des plus hauts taux de personnes exilées par habitant au monde. Pourtant, peu d’entre elles bénéficient d’un statut clair, et les possibilités de travail sont sévèrement limitées.

Face à cela, beaucoup développent des formes d’entrepreneuriat informel : micro-commerces, artisanat, services de proximité… Des initiatives fragiles, parfois invisibles, mais porteuses de résilience et d’autonomie. Plusieurs initiatives locales tentent de soutenir ces parcours, comme celles menées par DOT Lebanon, SPARK, ou encore le collectif Switch Perspective, qui utilise l’art et l’éducation pour donner la parole aux personnes concernées.

« Ces expériences nous ont rappelé que les contextes sont différents, mais que beaucoup de questions sont communes : comment reconnaître les savoirs issus de l’expérience ? Comment créer des liens durables ? Comment sortir d’une logique descendante pour faire ensemble ? » — Pascal Dubaele (Directeur Général, SINGA Lille).

« Cette semaine à Beyrouth a aussi rappelé une chose essentielle : parler de migration, c’est toujours parler de la société qu’on veut bâtir. Derrière chaque récit, il y a des choix : qui on écoute, ce qu’on met en lumière, ce qu’on passe sous silence… Ces choix dessinent, en filigrane, le modèle de société qu’on rend possible. » — Maëlle Mezaber, Directrice Marketing SINGA Global

À propos des organisateurs

ZEP Media (Zone d’Expression Prioritaire) est un média d’expression citoyenne qui accompagne les jeunes dans la prise de parole sur les sujets qui les concernent. Créé en 2015, il publie des témoignages ancrés dans les réalités sociales, et œuvre à faire émerger des récits souvent absents du débat public.
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Switch Perspective est un collectif libanais qui agit sur les récits autour des migrations, du genre et des rapports de domination, à travers des projets artistiques, pédagogiques et militants. Il promeut une démarche de terrain, construite avec les personnes concernées.
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📩 Vous souhaitez en savoir plus ou prolonger la discussion ? Écrivez-nous, on vous répondra avec plaisir : maelle@singa.io