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Retour sur | 21 Avr. 2022

Evidemment non !

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Dernière ligne droite avant le second tour de l’élection présidentielle qui opposera le président sortant et la candidate de l’extrême droite.

Nos organisations* sont engagées pour l’inclusion des personnes réfugiées et exilées. Depuis plusieurs années, nous constatons une déshumanisation croissante des personnes réfugiées et exilées tant dans la manière dont elles sont accueillies que dans la façon dont elles sont représentées dans les médias et les discours politiques. Loin d’être arrêtée, ni même inversée, la dégradation des paroles associées aux migrations a poursuivi sa colonisation des imaginaires et menace le lien social.

Un nouveau tournant dans l’histoire récente des migrations

Si l’extrême droite n’était pas au pouvoir ces cinq dernières années, ses idées ont symboliquement et factuellement progressé comme l’illustrent la banalisation du racisme, de l’antisémitisme, de l’islamophobie et de la théorie complotiste du grand remplacement, la justification des discriminations, le recul de certains droits fondamentaux, les menaces sur l’aide médicale gratuite ou le harcèlement des associations d’aide aux personnes migrantes à Calais ou dans la Roya.

La crise en Ukraine est pourtant venue montrer l’empathie et la générosité spontanée de millions de citoyens européens à l’égard des réfugiés qui fuient la guerre déclenchée par Poutine. En écho, la décision de l‘Union européenne d’accorder automatiquement sa protection temporaire est venue confirmer que l’Europe pouvait accueillir quand elle le voulait et contribuer à changer le narratif sur les migrations.

Evidemment non !

Nous ne pouvons donc rester indifférents et silencieux devant le choix que devront faire les Français dimanche. L’arrivée de l’extrême droite au pouvoir constituerait un désastre et la menace d’un déchaînement de violences contre les étrangers et toutes les figures de la diversité dans notre pays. C’est le bulletin de vote Emmanuel Macron que nous utiliserons car il permet d’écarter ce danger.

Néanmoins, il n’offre aujourd’hui pas encore la garantie de faire de la France un pays inclusif qui valorise l’interculturalité et les droits fondamentaux. La France devra notamment :

  • adopter une politique assumée d’inclusion des personnes réfugiées et exilées, appuyée sur le droit au travail, l’apprentissage de la langue française, la reconnaissance des compétences, l’accès à l’éducation et à la formation professionnelle, la santé et le logement.
  • valoriser les initiatives locales et citoyennes d’accueil et d’inclusion.
  • proposer l’extension de la directive de 2001 accordant sa protection temporaire à toutes les grandes vagues de réfugiés qui fuient des conflits meurtriers dans le monde.
  • permettre l’adoption d’un statut de réfugié climatique.

Nous prenons nos responsabilités et appelons à voter le 24 avril contre l’extrême droite car elle incarne la certitude du pire. Notre appel est sans ambiguïté, mais sans indulgence non plus pour tous ces écarts symboliques qui, ces cinq dernières années, ont alimenté la « normalisation » des théories d’extrême droite.

Parce que nous lui apportons nos suffrages, nous appelons donc Emmanuel Macron à prendre des engagements clairs et forts sur la question de l’inclusion des personnes exilées et du vivre-ensemble lors de ce second tour, et veillerons ces cinq prochaines années à ce qu’ils soient respectés.

*Organisations signataires :  J’accueille, Kodiko, L’École des Cuistots Migrateurs, Makesense, l’OCR, Refugee Food, SINGA France, S.W.A.G. Studio, UniR, Weavers