Il y a 1 an, la loi Asile et Immigration a été adoptée, déclenchant une vague de mobilisations à travers la France et marquant une victoire idéologique pour l’extrême droite. Promulguée en janvier 2024, cette loi continue de provoquer une vive inquiétude parmi les associations engagées pour l’inclusion. Ce 28 janvier, lors d’une conférence de presse, une quarantaine d’ONG et associations, dont SINGA, ont dressé un premier bilan : durcissement des politiques migratoires, atteintes aux droits des immigrés et répercussions inquiétantes pour l’ensemble de la société.
“Comme prévu, la situation des étrangers s’est aggravée mais ceux qui en sont responsables ne sont jamais rassasiés et appellent à une nouvelle loi, comme pour confirmer que l’enjeu à leurs yeux n’est pas l’efficacité de la loi mais d’agiter les migrations comme le bouc-émissaire de tous les échecs et défaillances de la société française. C’est lamentable”, déclare Benoît Hamon, DG de SINGA Global.
Bien que tous les effets de la loi ne soient pas encore mesurés, les premières conséquences sur la vie des personnes immigrées sont déjà dramatiques.
En voici seulement quelques exemples, (retrouvez notre décryptage de la loi ici) :
Alors que les formations en français ne sont pas suffisantes pour répondre à ces nouvelles exigences, et les restrictions budgétaires freinent l’accès à ces formations. La langue, vecteur d’inclusion, devient alors un levier d’exclusion.
“On nous parlait de ‘contrôler l’immigration, améliorer l’intégration’, mais où est l’intégration ? Où sont les moyens pour les cours de français, l’accès à l’emploi, le soutien aux associations qui agissent au quotidien sur le terrain ? Nous entendons des discours en total décalage avec la réalité, perpétuant une vision erronée de la migration et des personnes qui en font partie. Cela rend notre travail encore plus difficile” a déclaré Camila Rios Armas, présidente de SINGA Paris.
Le jeudi 23 janvier, Bruno Retailleau a présenté une nouvelle circulaire qui remplace celle de Manuel Valls de 2012 et durcit encore les règles pour l’obtention des cartes de séjour exceptionnelles pour les étrangers en situation irrégulière. Ce dispositif, appelé “admission exceptionnelle au séjour” (AES), est crucial pour de nombreux travailleurs sans-papiers en France qui espèrent être régularisés.
A savoir : Les régularisations étaient déjà très rares sous la circulaire Valls, avec seulement 34 724 personnes régularisées en 2023, dont 11 525 pour des raisons professionnelles, soit environ 10 % des régularisations.
Ainsi, pour les étrangers n’exerçant pas de métiers dits “en tension”, la durée de présence requise pour demander une régularisation passe de 5 à 7 ans. Cette nouvelle exigence suscite déjà des inquiétudes, notamment parmi les employeurs de l’hôtellerie-restauration, où de nombreux salariés en attente de régularisation jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement des établissements.
La maîtrise de la langue française est désormais exigée à un niveau plus élevé : là où la circulaire Valls demandait une maîtrise orale élémentaire, la circulaire Retailleau impose désormais un diplôme ou une certification linguistique officielle.
Ces évolutions viennent s’ajouter à d’autres annonces irresponsables, telles que la remise en cause du droit du sol à Mayotte ou encore la pression croissante sur l’aide médicale d’État (AME), menaçant l’accès aux soins des étrangers.
Face à une montée de discours haineux et à ces politiques répressives absurdes, SINGA appelle à un changement radical. Alors même que le MEDEF estime qu’il manquera 3,9 millions de travailleurs d’ici 2050, ces politiques ne tiennent en rien compte des besoins réels de la société ni de ceux des individus concernés.
SINGA et les associations dédiées à l’inclusion demandent ainsi :
>Pour retrouver notre communiqué ainsi que le document explicatif
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